L’Assemblée nationale togolaise a ouvert mardi à Lomé la première session ordinaire de l’année 2025. Moment fort de la vie parlementaire de la Ve République, l’ouverture de cette session ordinaire s’inscrit dans le strict respect des dispositions de l’article 12 de la Constitution du 6 mai 2024, qui consacre l’organisation et la régularité du temps parlementaire.
La cérémonie, présidée par Kodjo Adédzé, président de l’Assemblée nationale, a réuni une assemblée de haut niveau, témoignant de l’importance de l’événement sur le plan national comme sous-régional.
Hadja Mémounatou Ibrahima, présidente du Parlement de la CEDEAO, et Bernard Ahiafor, premier vice-président du parlement du Ghana étaient également présents.
Le doyen d’âge du Sénat, les présidents des institutions de la République, les membres du Gouvernement, les représentants du corps diplomatique accrédité au Togo ainsi que de nombreuses personnalités politiques, administratives, militaires, religieuses et traditionnelles ont également pris part à cette cérémonie d’une portée historique.
La présidente du parlement de la CEDEAO a exprimé toute sa fierté de retrouver le Togo, terre de paix et de diplomatie parlementaire. Elle a salué les avancées institutionnelles opérées par le pays et a encouragé les parlementaires togolais à jouer pleinement leur rôle dans la consolidation du régime parlementaire :
« Le Togo démontre encore une fois sa capacité à faire évoluer ses institutions dans le respect du dialogue, de la paix et de la souveraineté populaire. Ce modèle inspire au sein de notre espace communautaire et montre qu’une gouvernance concertée est possible et souhaitable », a-t-elle indiqué.
Hadja Mémounatou Ibrahima a également rappelé l’importance de la coopération interparlementaire pour relever les défis sécuritaires, économiques et sociaux communs aux pays membres de la CEDEAO.
« Nos parlements doivent travailler de concert, non seulement pour l’harmonisation législative, mais également pour contribuer efficacement à la prévention des conflits et à la promotion du développement durable », a-t-elle ajouté.
Pour sa part, le premier vice-président du parlement du Ghana a félicité le Togo pour son engagement constant en faveur de la démocratie et de la stabilité. Il a mis en avant la nécessité de renforcer les échanges entre les Assemblées nationales du Ghana et du Togo. Il a également salué l’esprit d’ouverture et de transparence qui a caractérisé la transition vers la Ve République au Togo, et a exprimé la disponibilité du parlement ghanéen à intensifier les coopérations techniques et législatives bilatérales.
Le président de l’Assemblée nationale togolaise a salué l’engagement des pouvoirs publics à « respecter rigoureusement les impératifs constitutionnels » et a souhaité que cette session soit « le reflet de notre engagement collectif et de notre dévouement à servir l’intérêt général ainsi qu’à honorer la grandeur de notre démocratie ».
Il a mis en lumière le caractère historique de cette session, première du genre à se tenir dans un contexte bicaméral. En effet, le Togo franchit un tournant décisif avec l’entrée en fonction effective du Sénat. Ce développement est « l’aboutissement d’un processus démocratique mûri et attentivement élaboré » et symbolise la volonté de « solidifier les fondations de la gouvernance nationale ».
La nouvelle architecture institutionnelle consacre la complémentarité entre les deux chambres, pour une législation approfondie et inclusive, garante d’une démocratie renforcée.
Le président de l’Assemblée nationale a également invité ses collègues députés à une mobilisation exemplaire pour les prochaines étapes constitutionnelles majeures : la désignation du président du conseil et l’élection du président de la République par le Congrès.
Revenant sur les travaux parlementaires, M. Adédzé a salué le bilan de la session extraordinaire de mars 2025, ayant permis l’adoption de sept projets de loi sur huit. Il a ensuite esquissé les priorités de la session en cours, notamment l’examen des lois organiques indispensables à la mise en œuvre du nouveau régime, l’élection des membres des nouvelles institutions et la poursuite de la dynamique de coopération parlementaire régionale et internationale.
Il a aussi évoqué les grandes rencontres interparlementaires à venir, au sein de l’APF, de l’UPA, de l’UPCI et de l’UIP, réaffirmant la volonté du Togo de rester un acteur engagé du dialogue parlementaire mondial.
Le président de l’Assemblée nationale a par ailleurs appelé à la communion des cœurs et des esprits en ces temps charnières.
