Le Togo veut booster la production de café, une des cultures développées sur le territoire. Suite aux progressions significatives enregistrées dans la filière au cours des dernières années, il est ambitionné de doubler le rendement, avec un objectif fixé à 50 000 tonnes d’ici 2030.
Le café occupe une place importante dans l’économie agricole. La filière constitue la deuxième culture traditionnelle d’exportation du Togo, après le coton. Bien que modeste producteur, le Togo se distingue sur l’échiquier international par la qualité de son café.
Face à l’importance de cette filière dans le développement économique du pays, l’exécutif envisage désormais de doubler sa production, à travers la mise en œuvre des initiatives récentes pour redynamiser le secteur.
La production de café a connu une forte progression au cours des 10 dernières années. Elle est passée de 10 950 tonnes en 2013 à 27 336 tonnes en 2023, soit le double du rendement en 10 ans.
Le Togo a enregistré une forte hausse des exportations de café et de cacao lors de la campagne 2022-2023. Selon les données du Comité de coordination de la filière (CCFCC), les exportations ont atteint 3 500 tonnes pour le café et 9 000 tonnes pour le cacao, soit une augmentation de 9 % et 63 % par rapport à la campagne précédente.
Cette progression succède à un rebond observé lors de la campagne 2021-2022, où les exportations de café étaient passées de 2 000 tonnes en 2021 à 3 200 tonnes, soit une augmentation de 60 %, alors que celles du cacao avaient légèrement progressé de 5 400 tonnes en 2021 à 5 500 tonnes en 2022.
Le Togo veut revitaliser la filière café sur le plan international. Pour ce faire, il a adopté deux décrets qui visent à soutenir la production, la transformation et le commerce du café.
Le premier décret concerne l’accord de l’Organisation internationale du café (OIAC), signé le 20 novembre à Accra, qui remplace l’accord initial de 1960. Cet accord permet au Togo de s’engager dans une démarche collective pour accroître la production et améliorer la rentabilité de la filière. Le second décret concerne l’approbation de l’accord international de 2022 sur le café signé à Bogota. L’objectif à travers l’approbation de cet accord est de procurer des revenus décents aux producteurs et d’assurer une répartition juste et équitable des revenus.
Ensuite, il vise à améliorer la productivité et la qualité du café, à mobiliser des investissements conséquents dans le secteur et à promouvoir les initiatives entrepreneuriales des jeunes et des femmes sur toute la chaîne de valeur de la filière.
Le Togo élabore un plan d’investissement de 22 milliards de francs CFA pour développer ses filières cacaoyère et caféière à l’horizon 2030. Élaboré par des experts du domaine, ce plan prévoit 10,3 milliards de francs CFA pour le cacao et 11,7 milliards pour le café.
Le plan met l’accent sur plusieurs priorités du secteur, notamment la restructuration des deux filières et la mise en place d’un mécanisme de financement destiné aux petits producteurs. Par ailleurs, il préconise également un cadre professionnel pour améliorer la rentabilité des producteurs et assurer un revenu vital à leurs familles.