
Le ministère du commerce, de l’artisanat et de la consommation locale mobilise les femmes afin d’accroître le commerce intra-africain qui est actuellement de 15% à 52,3 % et le doubler tel que visé par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Un atelier de formation des femmes et jeunes commerçants sur le commerce transfrontalier a été ouvert dans ce sens lundi à Aného. L’objectif est de permettre aux participantes d’avoir une meilleure compréhension des procédures douanières et autres exigences réglementaires le long du corridor Abidjan-Lagos.
Les femmes jouent un rôle très important dans le commerce intra-régional en Afrique et représentent généralement la majorité des commerçants transfrontaliers à travers le continent. De même, de nombreux travaux ont montré le rôle déterminant que jouent les femmes dans le commerce régional.
Par ailleurs, en référence aux études réalisées par le fonds de développement des Nations unies pour la femme (UNIFEM) et l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), les femmes représentent plus de 70% des acteurs qui exercent les activités commerciales, locales ou transfrontalières en Afrique de l’Ouest.
Mais force est de constater qu’elles sont confrontées à un certain nombre de difficultés tels que l’accès à l’information pour mieux exploiter les opportunités commerciales sur les marchés locaux et régionaux, la méconnaissance des procédures douanières et autres exigences réglementaires du corridor Abidjan-Lagos.
Selon le Directeur du commerce extérieur, Katchali Batchassi, l’accord qui a créé la ZLECAF est constitué d’un certain nombre de protocoles dont celui concernant les femmes et les jeunes dans le commerce.
« Ce protocole vise à faire de telle sorte que les femmes puissent participer au commerce intra-africain. Pour que les femmes togolaises puissent tirer meilleur profit de la ZLECAF, elles doivent être formées sur les procédures douanières et autres exigences réglementaires », a-t-il expliqué.
La formation s’inscrit dans l’axe stratégique 2 de la Feuille de route gouvernementale 2020-2025 : « Dynamiser la création d’emplois en s’appuyant sur les forces de l’économie ».
Elle est organisée avec l’appui du Programme de résilience du système alimentaire d’Afrique de l’ouest (PRSA) financé par la Banque mondiale et qui dans sa sous-composante 3.2 vise à faciliter le commerce à travers les principaux corridors et consolider le système de réserves alimentaires.
« Dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, il est prévu d’apporter un certain nombre d’appui aux organisations interprofessionnelles afin d’accroitre la commercialisation des produits agricoles au niveau sous-régional. C’est dans cette optique que cette activité a été initiée et nous croyons qu’elle permettra de renforcer vos connaissances et compétences sur tout qui est lié au commerce au niveau des corridors », a indiqué Koffi Edoh Nator, représentant du coordonnateur du PRSA.
Durant deux jours, les participantes venues des différentes préfectures de la région maritime suivront des présentations sur les modules suivants : Les enjeux et défis de la mise en œuvre de la ZLECAF pour les femmes ; l’initiative du commerce guidé (ICG) et les documents commerciaux de la ZLECAf ; le cadre organisationnel, les règles d’origines et les procédures de dédouanement des marchandises; le protocole de la ZLECAf sur les femmes et jeunes dans le commerce; le commerce transfrontalier et le mécanisme d’élimination des barrières non tarifaires (BNT); le commerce transfrontalier et les facilités offertes par l’Association ouest-africaine du commerce transfrontalier des produits alimentaires, agro, sylvopastoraux et halieutiques (АОСТАН).
Après Aného, la même formation sera organisée dans les prochains jours à Atakpamé à l’endroit des femmes commerçantes des régions des plateaux et centrale ainsi qu’à Dapaong pour celles des régions de la Kara et savanes.