Faure Gnassingbé évoque la dernière réforme constitutionnelle au FOCAC

Une conférence internationale de haut niveau consacrée à la problématique de la bonne gouvernance s’est tenue jeudi à Pékin. La rencontre s’inscrit dans le cadre du 9è sommet du Forum économique sino-africain (FOCAC). Le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, invité spécial de cette session a relevé les enjeux mondiaux de la bonne gouvernance dans la consolidation de la paix, la stabilité et la prévention des différentes crises sociopolitiques, sécuritaires et humanitaires qui gangrènent les projets de développement.
La conférence de Pékin avait pour objectif de mener des réflexions pour renforcer la gouvernance politique, institutionnelle et économique dans un contexte aussi bien bilatéral que multilatéral.
« Ma conviction est qu’une meilleure gouvernance est nécessaire à l’échelle globale pour résoudre les problèmes complexes auxquels nous sommes confrontés. Je pense aussi bien à la crise alimentaire, à la crise climatique et à la crise sécuritaire », a déclaré M. Gnassingbé dans son intervention introductive,.
Le président togolais a insisté sur les différents changements institutionnels et constitutionnels opérés au Togo en vue de renforcer la gouvernance politique, gage de légitimité des institutions démocratiques et de réussite de tout projet de développement économique et social à la satisfaction de tous les citoyens.
« La réforme institutionnelle majeure qui est en cours au Togo transforme notre régime présidentiel en régime parlementaire. Celle-ci vise à mieux équilibrer les pouvoirs exécutif et législatif. Il en va de même pour la création d’un Sénat. Nous garantissons ainsi que nos institutions politiques soient inclusives et représentatives. Nous renforçons aussi la démocratie, la transparence électorale et la redevabilité des gouvernants vis à-vis de leurs populations », a-t-il ajouté.
Pour M. Gnassingbé, ces changements relèvent de l’ambition stratégique du Togo d’être un État fort, visionnaire et protecteur car « la bonne gouvernance des institutions publiques contribue à inspirer confiance et légitimité à la population, et constitue le fondement de la stabilité politique et de la cohésion sociale ».
Dans cette dynamique, il est revenu sur les avantages qu’offre la nouvelle Constitution du 6 mai 2024 dans les secteurs de la justice, de la décentralisation, de la gouvernance participative et concertée, de la lutte contre la corruption et de l’inclusion sociale.
Ce choix stratégique porté par le chef de l’Etat passe aussi par la modernisation du pays via la digitalisation des services administratifs publics et privés. Il a partagé à cet effet, l’expérience de notre pays en matière de digitalisation dont les résultats ont été salués par les partenaires au développement.
« La recherche de la bonne gouvernance va au-delà des institutions. Elle passe par la recherche de la modernité aussi bien dans les technologies que dans les esprits. Ainsi, au Togo, nous avons digitalisé de nombreux services publics, ce qui a significativement augmenté leur efficacité et réduit les délais administratifs », a-t-il laissé entendre.
Le chef de l’État a salué l’engagement de la Chine à soutenir les pays africains dans leur politique de modernisation, conformément aux recommandations du neuvième sommet du Forum économique sino-africaine (FOCAC).
Selon lui, ce choix stratégique doit également faire appel à une bonne politique de promotion du leadership féminin dans les instances de prise de décision. Le Togo est reconnu par les Nations unies et d’autres organisations internationales pour ses efforts en matière de promotion d’égalité et d’équité genre.
Le président de la République a aussi insisté sur la gouvernance des institutions internationales globales notamment les institutions financières et économiques. Il a invité les partenaires multilatéraux en l’occurrence la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à améliorer leur système de fonctionnement et à mieux représenter l’économie mondiale quand il s’agit des sujets cruciaux comme celui du changement climatique.
« La dernière décision significative sur les quotas à la Banque mondiale et au FMI date de 2010 et j’appelle de mes vœux une réforme générale permettant à ces institutions de mieux représenter l’économie mondiale », a-t-il précisé.
En ce qui concerne les instances sous-régionales comme la CEDEAO et l’UEMOA, le chef de l’État propose des cadres légaux stables et des processus prévisibles, pour créer un environnement favorable à l’investissement et la croissance. Il a aussi plaidé pour une réforme profonde du fonctionnement et de la gouvernance de ces institutions.
Pour terminer, le chef de l’État a insisté sur le renforcement de la coopération pour une gouvernance mondiale plus équilibrée.
Cette intervention du chef de l’État basée sur les relations de causalité entre une meilleure gouvernance, la démocratie, le développement économique, social et politique a été appréciée et saluée par ses homologues et les partenaires au développement présents en Chine dans le cadre du FOCAC.