Au Togo, la formation technique et professionnelle connaît une transformation profonde. Elle est impulsée par des réformes et des programmes visant à développer une main d’œuvre qualifiée capable de répondre aux défis économiques du pays. Parmi les priorités du gouvernement, figure l’inclusion des filles dans des filières techniques souvent dominées par les garçons, notamment grâce à des mesures incitatives et protectrices pour créer un environnement où les filles peuvent s’épanouir et exceller dans la formation technique et professionnelle.
Les réformes entreprises dans ce secteur s’articulent autour de plusieurs axes, notamment la modernisation des infrastructures, la diversification des offres de formation et l’amélioration de l’adéquation entre les compétences enseignées et les besoins du marché.
Il faut déjà affirmer qu’elles portent leurs fruits. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un coup d’œil aux chiffres. Au niveau de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, la représentation des filles dans les filières industrielles est passée de 5,3 % en 2013-2014 à 10,41 % au cours de l’année scolaire 2022-2023. Dans les filières agropastorales, ce taux est de 28,57 %. Par ailleurs, les sensibilisations se poursuivent dans toutes les régions du pays.
Comment est-on arrivé à ces résultats ? C’est grâce aux initiatives comme le programme des bourses d’excellence dans le secteur de la formation spécialisée technique et professionnelle. A l’occasion de la Journée internationale de la fille, édition 2024, le ministère de l’action sociale, de la solidarité et de la promotion de la femme a révélé que ce programme a permis d’assister, dans leur cursus d’éducation, 145 meilleures filles des séries scientifiques et techniques industrielles, par l’octroi de bourses d’étude.
Ce ministère a souligné l’existence de plusieurs autres programmes mis en place pour encourager l’inclusion des filles dans la formation technique et professionnelle, à l’exemple du Programme de l’excellence académique, du leadership et de l’employabilité de la fille togolaise, qui entend promouvoir l’excellence académique et le leadership chez la jeune fille togolaise et l’encourager à embrasser les filières techniques et technologiques. Initié en 2017, ce programme a touché près de 800 meilleures filles.
On note également des sessions de coaching et d’orientation des filles vers des séries industrielles et la mise en œuvre du Programme de l’excellence pour les femmes en Afrique (Pefa). Plus important encore, les mariages et grossesses chez les adolescentes, un problème qui freine souvent l’éducation des jeunes filles en milieu rural, sont adressés par un autre programme qui a un impact dans 74 communautés du pays.
Pour renforcer l’attrait des filières techniques, le gouvernement a également œuvré à la diversification des offres de formation à travers la création de nouvelles filières et la multiplication des centres de formation sur l’ensemble du territoire.
Les Instituts de formation en alternance pour le développement (IFAD), implantés dans certaines zones du pays, sont l’une des innovations clés. Ces instituts permettent aux jeunes, notamment aux filles, d’acquérir une formation technique directement liée aux besoins du marché du travail, tout en participant à des projets de développement local.
Les IFAD sont conçus pour répondre aux besoins spécifiques des secteurs porteurs comme l’agriculture, l’élevage ou encore l’industrie. Grâce à tous ces efforts, la participation des filles dans les filières techniques continue de croître.