Le Groupe de la Banque mondiale a entériné jeudi un nouveau cadre de partenariat avec le Togo. Malgré la crise mondiale actuelle, l’institution décide d’approuver 3 nouveaux financements de l’Association internationale de développement (IDA) d’un montant cumulé de plus de 600 millions de dollars pour le pays. Un résultat de la gouvernance du chef de l’Etat, Faure Gnassingbé.
Les financements sont destinés à renforcer la résilience des populations, l’accès à l’électricité, la performance de l’administration publique, ainsi que le soutien aux réfugiés et communautés hôtes dans la partie septentrionale du Togo.
Le nouveau cadre de partenariat entre le Togo et le Groupe de la Banque mondiale s’étend sur une durée de 5 ans (2025-2029) et vise à aider le pays à relever les défis de développement à travers la réduction de la pauvreté, la croissance de la prospérité partagée et la promotion du développement durable.
Il est structuré autour de 3 objectifs de haut niveau, notamment la création d’emplois de qualité par le secteur privé, l’amélioration du capital humain, et le développement territorial inclusif et durable. Il comprend également deux thèmes transversaux, le renforcement du cadre macroéconomique et celui de la gouvernance, et met l’accent sur la productivité agricole, la logistique et la connectivité comme moteurs principaux de transformation de l’économie togolaise.
« Ce nouveau cadre de partenariat ouvre une nouvelle page pour le renforcement de la coopération entre le Togo et la Banque mondiale. Nous sommes engagés à renforcer notre accompagnement pour la mise en œuvre de l’ambitieuse stratégie de développement du Togo, à travers des projets et programmes innovants et transformateurs qui auront un fort impact sur le bien-être des populations », a indiqué Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
La nouvelle stratégie est basée sur une approche intégrée du Groupe de la Banque mondiale – Banque mondiale, Société financière internationale (IFC), et Agence multilatérale de garantie aux investissements (MIGA) – afin de fournir des solutions dans les secteurs prioritaires, notamment l’agriculture, l’énergie, la logistique, et la connectivité.
« Cette synergie d’actions au sein du Groupe de la Banque mondiale est essentielle pour accroitre notre impact au Togo et renforcer le rôle du secteur privé pour soutenir la transformation structurelle de l’économie. IFC travaillera en étroite collaboration avec la Banque mondiale et MIGA pour renforcer la participation du secteur privé dans plusieurs secteurs porteurs, notamment l’agro-industrie, les infrastructures, le numérique, l’industrie manufacturière, les transports et la logistique », a déclaré Sérgio Pimenta, vice-président d’IFC pour l’Afrique.
Ethiopis Tafara, vice-président de la MIGA est aussi allé dans le même sens.
« La MIGA apportera les garanties qui pourraient potentiellement soutenir le secteur agricole, les partenariats publics-privés dans les infrastructures, les investissements numériques, ainsi que dans le secteur de l’énergie », a-t-il assuré.
Le Conseil d’administration a accordé le même jour une dérogation permettant au Togo d’accéder aux ressources de son Guichet pour la prévention et la résilience, d’un montant d’environ 315 millions de dollars, pour soutenir la mise œuvre de la stratégie nationale pour le renforcement de la résilience des populations.
Par ailleurs, le Conseil d’Administration a également approuvé trois importantes nouvelles opérations sur financement de l’IDA pour un montant cumulé de près de 298 millions de dollars. Ces opérations qui démarrent la mise en œuvre du nouveau cadre de partenariat visent respectivement à renforcer l’accès à l’électricité, la performance de l’administration publique, et la cohésion sociale.
Dans le détail, le Projet de développement inclusif grâce à l’accès à l’électricité (200 millions de dollars) aidera à renforcer l’approvisionnement en énergie électrique, à travers la construction de lignes de transmission de 161kV pour permettre à plus de 1,5 millions de personnes de bénéficier d’un meilleur accès à l’électricité, principalement dans les zones rurales. Il renforcera aussi les capacités institutionnelles et les performances du secteur de l’énergie et contribuera à la réduction des émissions de gaz à effet de serre en facilitant l’expansion des énergies renouvelables.
De même, le Programme de renforcement du secteur public pour la prestation des services (75 millions de dollars) contribuera à améliorer la gestion des ressources humaines et des finances publiques. Axée sur la performance, il aidera notamment à moderniser l’administration publique, améliorer la digitalisation de la collecte des recettes fiscales, favoriser l’augmentation des paiements numériques, ainsi que des dépenses liées à l’atténuation et à l’adaptation au changement climatique.
Par ailleurs, le financement additionnel (23 millions de dollars) au Projet de cohésion sociale des régions nord du Golfe de Guinée (COSO) permettra de soutenir davantage les réfugiés et communautés hôtes dans la partie septentrionale du pays. Ce projet apporte déjà une réponse à la fragilité croissante dans le nord et d’autres régions du pays, en promouvant le développement conduit par les communautés.
« Avec ce cadre de partenariat pays, la Banque mondiale porte à l’échelle son engagement avec le Togo et envisage de mobiliser plus de 1,5 milliard de dollars pour appuyer les reformes et les investissements dans les secteurs stratégiques, tels que l’agriculture, l’énergie, la connectivité et le développement des villes secondaires. Les jeunes et les femmes seront les principaux bénéficiaires de ce cadre de partenariat » a fait savoir Fily Sissoko, représentant de la Banque mondiale au Togo.
Pour rappel, l’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à taux faible ou nul pour financer des projets et des programmes de nature à stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et améliorer la vie des plus démunis. L’IDA est l’une des principales sources d’aide pour les 76 pays les plus pauvres du monde, dont 39 se trouvent en Afrique. Ses ressources bénéficient concrètement à 1,6 milliard de personnes. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités de développement dans 113 pays. Le volume annuel de ses engagements est en constante augmentation et s’est élevé en moyenne à 21 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 61 % environ de ce montant étant destinés à l’Afrique.