Mercure: les agents de contrôle des frontières renforcent leurs capacités à Lomé
Un atelier de formation de deux jours regroupe depuis ce lundi 24 juin 2024 à Lomé les contrôleurs et techniciens de laboratoires. Les travaux ont été ouverts par la Directrice de l’environnement, Mery Yaou. Pour ce premier jour, il est question d’outiller les douaniers et les agents des eaux et forêts en postes aux frontières dans la région maritime pour participer activement au contrôle du flux de mercure et des produits contenant du mercure ajouté afin de contribuer efficacement à la mise en œuvre de la Convention de Minamata.
La session de formation est initiée dans le cadre de la mise en œuvre des articles 3 et 4 de la Convention de Minamata sur le mercure adoptée par les pays membres du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) le 13 octobre 2013 à Kumamoto au Japon suite à l’intoxication de 50 000 personnes et au décès de 9 000 parmi elles après la consommation des poissons provenant de la baie contaminée au mercure par l’usine pétrochimique de la compagnie Chisso installée au Sud-ouest du Japon, proche de la baie de Minamata. Au total, 92 pays dont le Burkina Faso, le Sénégal et le Togo ont également signé cette Convention qui compte à ce jour 148 parties.
Selon les organisateurs, elle fait suite au constat selon lequel très peu d’avancées ont été enregistrées dans la mise en œuvre de cet instrument juridique de portée internationale.
« Afin de booster l’application des mesures de la Convention de Minamata, la PNUE en collaboration avec le secrétariat a financé un projet sous-régional de renforcement du cadre juridique et des capacités institutionnelles du Sénégal, du Burkina Faso et du Togo pour la mise en œuvre des articles 3 et 4 de ladite Convention. Ce projet nous donne l’opportunité de pouvoir améliorer les connaissances des acteurs et susciter leur contribution pour l’atteinte des objectifs de la Convention de Minamata », a souligné Kayi Ajavon, Point focal de la Convention de Minamata au Togo.
Pour Mme Yaou, l’organisation de cet atelier vient poser les jalons pour initier la gestion rationnelle des produits contenant du mercure ajouté en circulation.
« La formation qui nous réunit aujourd’hui s’inscrit dans le cadre d’une série de renforcement de capacité au profit des agents de contrôle des frontières sur l’identification des produits susceptibles de contenir du mercure et sur les procédures de notification régissant les importations et les exportations de mercure élémentaire et de produits contenant du mercure, les méthodes analytiques d’identification de détection et de quantification du mercure dans les produits contenant du mercure ajouté », a indiqué la Directrice de l’environnement.
Notons que le mercure est une substance chimique qui est présent à l’état naturel dans l’environnement, généralement contenu dans les minéraux. Lorsqu’il est rejeté en grande quantité dans les milieux ambiants du fait des activités humaines, le mercure devient un danger pour la santé et l’environnement. La source préoccupante est le rejet dans l’eau et les sédiments. Une fois rejeté dans le milieu aquatique, le mercure se transforme sous une forme extrêmement toxique et peut se frayer facilement ingéré par les animaux, se frayant ainsi un chemin dans la chaîne alimentaire humain. Il est donc à l’origine d’une industrielle baptisée maladie de Minamata qui se manifeste par des troubles physiques et neurologiques graves et permanentes.