La Fédération Togolaise des Associations de Personnes Handicapées (FETAPH) ne cesse d’œuvrer pour garantir aux enfants handicapés leurs droits. Elle a commandité dans le cadre du projet « Améliorer la sauvegarde et la protection des enfants handicapés au Togo » mis en œuvre avec l’appui de la Fondation Liliane, une étude sur les mécanismes nationaux et communautaires de protection de l’enfant. Le rapport provisoire de cette étude menée par un consultant national a fait objet d’un atelier de validation mercredi 25 septembre 2024 à Lomé.
En effet, les enfants et particulièrement les enfants handicapés dans les zones rurales connaissent de loin les plus graves violations de leurs droits à la protection. La persistance des normes, des croyances et des stéréotypes nourrit malheureusement encore des atteintes aux droits de ces enfants handicapés qui se voient négligés, ignorés, insultés ou ridiculisés. Qu’elles soient physiques, sexuelles ou psychologiques, les conséquences de ces violences et abus impactent négativement le développement de ces derniers et agissent négativement et cumulativement sur leur épanouissement.
De même, selon les résultats de l’étude sur la prévalence des violences en milieu scolaire, y compris celles basées sur le genre réalisée au Togo avec l’appui de UNICEF en juin 2022, la prévalence de ces violences est de 64,3% pour les élèves handicapés auditifs, 52,9% pour les élèves handicapés visuels et de 40% pour les élèves handicapés physiques. Cette étude révèle que, les élèves handicapés sont victimes de violences physiques (68,7%), sexuelles (7,2%), psychologiques (42,1%), économiques (17,8%) et soumission au travail (46,7%).
Ces statistiques démontrent aisément que les enfants handicapés échappent particulièrement aux filets sociaux de protection. D’où cette étude sur les mécanismes nationaux et communautaires de protection de l’enfant est la bienvenue pour bâtir un système de protection des enfants handicapés bien articulé entre le global et le local, le formel et l’informel, l’institutionnel et le communautaire qui prend suffisamment en compte ces derniers et leurs besoins spécifiques.
Après les différentes étapes du processus de l’étude à savoir le cadrage méthodologique, la collecte de données et la production du rapport provisoire, le rapport provisoire a été soumis à l’appréciation des acteurs étatiques et de la société civile intervenant dans la protection de l’enfant, les organisations partenaires et associations membres responsables de la mise en œuvre du projet et le personnel de la FETAPH qui ont procédé à sa validation pour contribuer à renforcer l’inclusion des enfants handicapés dans les mécanismes nationaux et communautaires de protection de l’enfant.
Le président du conseil d’administration de la FETAPH, Enyonam Akakpo-Numado a souhaité que cela ne soit pas une étude, ni un atelier de plus.
« Nous devons faire tout pour que nous ayons des exemples de réussite des personnes handicapées pour amener la population à un changement de comportement. Quand nous avons des diplômés personnes handicapées sans emploi, qui traînent comme les autres, nous ne pouvons pas changer de paradigme. Nous sommes invités à repenser le mécanisme de protection des droits des personnes handicapées au sein du mécanisme général », a-t-il ajouté.
Pour sa part, la directrice de l’assistance à l’enfant en difficulté au ministère de l’action sociale, Tchetra Koubonou s’est réjouie de cette initiative qui donne l’occasion aux différents acteurs de plancher sur cette question cruciale des droits des enfants handicapés. Elle a exprimé son admiration aux participants pour leur engagement aux côtés du gouvernement à apporter une réponse nationale aux problèmes des personnes handicapées au Togo.