ACTUALITÉECONOMIE

Togo: les producteurs de coton exigent le départ du Groupe Olam

La Fédération Nationale des Groupements Producteurs de Coton (FNGPC) condamne la gestion du coton par le Groupe Olam au Togo. L’organisation exige le départ du géant singapourien du pays.

Devant la presse samedi à Lomé, la FNGPC a exprimé son mécontentement et fait part d’une crise de confiance ainsi qu’un abus de pouvoir du Groupe Olam.

Pour les responsables de la FNGPC, le Groupe Olam est hostile aux réunions les impliquant, soulignant un certain nombre d’anomalies dans sa gestion du coton au Togo.

« Il y avait un comité composé de producteurs, de l’Etat et de l’ensemble des actionnaires qui vérifie quand la date du prix de vente du coton fibre est le plus élevé possible. Et c’est ensemble que la date de la vente est fixée. A l’arrivée du Groupe Olam, ce comité a été dissout. Olam est seul à avoir l’exclusivité de l’achat du coton grain et au moment de la vente du coton fibre, il rachète par le biais de ses filiales pour revendre. Olam a le droit d’acheter jusqu’à 60% de coton fibre par droit de veto de toute la fibre produite et les 40% restants peuvent être laissés aux autres fournisseurs. Mais c’est encore lui seul qui les vend », a laissé entendre Kouroufei Koussouwe, Président du conseil d’administration de la FNGPC.

En ce qui concerne l’octroi des marchés de l’intrant, la FNGPC a expliqué qu’avant les producteurs commandaient les intrants à travers elle, mais maintenant, c’est Olam qui a l’exclusivité des acquisitions des intrants. La Fédération affirme que le géant singapourien fait postuler ses sociétés filiales à qui il attribue les marchés.

« Cette année 2024, c’est le Groupe Olam-Agri qui a vendu les engrais par les normes qui sont les leurs et qui impose les prix sur le marché », précise M. Koussouwe.

Les producteurs de coton dénoncent également la carte de manipulation dont le Groupe Olam fait preuve depuis quelques jours en faisant publier de faux chiffres dans les médias.

Selon eux, la FNGPC est en partenariat avec la NSCT pour produire et vendre le coton grain. Elle est également actionnaire de 25% des actions de la société cotonnière composée de Olam Internationale, la filiale Olam-Agri, actionnaire à hauteur de 51% et l’Etat togolais, actionnaire à 24%. Et à la fin de chaque exercice, la FNGPC attend de percevoir des dividendes bénéfices réalisés.

« Depuis l’arrivée du Groupe Olam en 2020, il ne nous a versé aucun dividende. Nous parlons ici de 14 milliards de dette que le Groupe Olam doit verser. Aujourd’hui, il tente de le mettre sur le dos des producteurs et l’Etat togolais. Ils se sont octroyés de gros salaires, ce qui fait qu’ils n’ont plus de bénéfices à la fin de l’exercice », font savoir les responsables de la FNGPC.

Et d’ajouter: « Le problème de la dette vient également d’une mauvaise vente des fibres. Le rendement fibre y est lorsqu’on met les cotons grains dans les usines. Ces dernières années, le taux de coton fibre qui est sorti par rapport à 1kg est amélioré et a fait atteindre 44%. Ce taux est mis dans le mécanisme de fixation de prix. Le Groupe OLAM refuse d’utiliser le taux de 44% pour calculer le prix d’achat du coton grain aux producteurs. C’est la raison pour laquelle, le prix tourne actuellement autour de 274F le kg. Quant aux prix de vente de la graine de coton, le Groupe le vend à 185F le kg alors qu’il continue d’utiliser 70F le kg qui était dans l’ancien système. Le prix normal doit aller au moins à 310F le kg pour cette année, ce qui n’est pas le cas ».

La FNGPC estime que le Groupe Olam a également échoué en matière d’augmentation du rendement de la production du coton.

« Le Groupe Olam publie des chiffres de rendements et les modifie par caprice quand les objectifs ne sont pas atteints », relèvent les responsables de la Fédération.

Face à cette gestion calamiteuse, la FNGPC exige le départ du Groupe Olam afin de traiter directement avec l’Etat.

Au cas contraire, il demande la mise en place de l’interprofession avec un Secrétaire permanent de l’Etat, la nomination d’un Directeur opérationnel entouré de plusieurs techniciens, la création d’un fonds de soutien de la filière de coton qui doit venir des bailleurs et du coton même, la mise en place d’un comité de régulation de la filière cotonnière et d’un Comité de gestion, la nomination d’un Directeur général togolais à la tête du Groupe Olam par l’Etat, de même que d’un Directeur logistique de nationalité togolaise.

Avec linterview.tg

Pour vos reportages, annonces et publicités, contactez Tel: (00 228) 92 59 66 75 / 96 80 26 12 | E-Mail: togoenlive14@gmail.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page