Le ministre de la santé et de l’hygiène publique, Prof Moustafa Mijiyawa a lancé lundi à Lomé le projet de renforcement de la préparation et de la réponse aux urgences sanitaires au Togo. Il s’agit d’un projet qui vise à renforcer la préparation et la résilience du système de santé publique du Togo face aux urgences sanitaires. Le lancement dudit projet a été couplé avec l’ouverture de l’atelier national d’évaluation externe conjointe des capacités du Règlement Sanitaire International 2005.
D’une durée de 03 ans, le projet démarre grâce aux actions efficaces menées par le gouvernement togolais, l’OMS, la FAO, l’UNICEF, l’OIM et la Croix-Rouge togolaise. Il vise concrètement à améliorer les systèmes de détection, d’alerte précoce et de réponse aux épidémies et aux pandémies ; à améliorer la fonctionnalité et la qualité du réseau national de laboratoires pour diagnostiquer les maladies à potentiel épidémique et à renforcer la capacité des secteurs de la santé humaine et animale à se préparer aux situations d’urgence de santé publique.
Selon la directrice exécutive du Fonds de lutte contre les pandémies, Dr Basu Priya, la mission du Fonds est de veiller à ce que tous les pays à revenu faible ou intermédiaire aient la capacité de détecter, de signaler et de contenir rapidement les nouvelles épidémies lorsque la prochaine menace sanitaire se présentera.
« Nous sommes à un moment critique de la sécurité sanitaire mondiale, confrontés à des risques accrus de pandémies futures. Il est extrêmement urgent et important de planifier et de se préparer pour les prochaines menaces sanitaires mondiales. Selon les experts, il y a plus de 50 % de chances qu’une autre pandémie de l’ampleur de celle de COVID-19 se produise au cours des 25 prochaines années, avec le changement climatique exacerbant ce risqué », a-t-elle déclaré.
Dr Amadou Bailo Diallo, représentant Résident par intérim de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Togo s’est félicié de ce que le lancement dudit projet et l’évaluation externe conjointe du RSI 2005 marquent un tournant majeur dans la lutte contre les pandémies et autres urgences de santé publique qui constituent une menace à l’échelle mondiale, particulièrement pour la Région africaine de l’OMS qui enregistre plus de cent évènements par an.
Il a souligné qu’à l’issue du lancement du premier cycle de financement du Fonds de lutte contre les pandémies destiné à soutenir les Etats à être plus résilients face aux futures pandémies, le Togo fait partie des cinq (05) pays africains dont la proposition a été retenue sur les 179 demandes soumises au Conseil de direction du Fonds.
« La mise en œuvre du fonds de lutte contre les pandémies apportera une contribution significative à l’engagement du gouvernement pour l’opérationnalisation de la plateforme nationale « Une Seule Santé ». Le projet contribue également au plan mondial à la mise en œuvre de l’accord- cadre quadripartite signé entre l’OMS, la FAO, l’OMSA et le PNUE », a-t-il fait savoir.
Pour Prof Moustafa Mijiyawa, le nouveau projet financé par le Fonds de lutte contre les pandémies (Pandemic Fund) s’aligne sur les objectifs déclinés dans la feuille de route gouvernementale Togo 2025.
« Il nous permettra d’institutionnaliser des approches intégrées de prévention, de préparation et de réponse aux pandémies selon l’approche « Une seule santé » en mobilisant les ressources pour la préparation et la résilience du système de santé face aux situations d’urgence », a-t-il dit.
L’évaluation externe conjointe du RSI 2005 fait suite à celle de 2018. Elle est organisée avec l’appui des partenaires techniques et financiers en application des recommandations de l’OMS sur le renforcement des capacités essentielles du RSI 2005.
« Pour accompagner ce processus, l’OMS a mobilisé des experts internationaux de haut niveau qui sont venus travailler avec les experts nationaux pour faire une analyse critique de la mise en œuvre du RSI 2005 au Togo et en formuler des recommandations. Je voudrais donc profiter de cette tribune pour appeler l’ensemble des experts que vous êtes à conduire l’évaluation conjointe externe du Togo en toute objectivité afin de disposer de données factuelles qui vont guider la prise de décisions sur la mise œuvre du RSI 2005 au Togo », a ajouté Dr Dr Amadou Bailo Diallo.