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Assemblée nationale: l’ANC confirme sa décision

L’Alliance nationale pour le changement (ANC) a confirmé vendredi sa décision de ne pas siéger à l’Assemblée nationale. Devant la presse, le parti de Jean-Pierre Fabre a dénoncé un certain nombre d’actes qui ont précédé les élections. En conséquence, il estime qu’il est inopportun, inapproprié et mal fondé de siéger dans une Assemblée nationale constituée dans de telles conditions.

Pour l’ANC, depuis plusieurs mois, les Togolais assistent à une succession d’actes inédits sur les plans électoral, constitutionnel et institutionnel, en dépit de nombreuses contestations et levées de boucliers de l’opposition. Il s’agit de: recensement électoral frauduleux ; découpage électoral ségrégationniste traduisant un apartheid électoral assumé, en violation de l’article 5 de la Constitution qui prescrit l’égalité des citoyens devant le suffrage ; complicité et carence des institutions en charge des élections, notamment la CENI ; prolongation inopportune et illégale du mandat des députés sortants, multiples reports des élections législatives finalement organisées hors délai constitutionnel.

Le parti évoque également les achats de consciences et fraudes massives ; l’utilisation massive des moyens de l’Etat ; la publication de résultats entièrement préfabriqués ; l’étude en toute clandestinité par la commission des lois de l’Assemblée nationale d’un nouveau texte de constitution délibérément caché aux populations et aux acteurs politiques ; l’adoption en catimini du nouveau texte de constitution et la promulgation suivie de multiples traficotages ultérieurs avant publication au Journal Officiel.

« A veille des dernières élections et en pleine campagne électorale, le parti au pouvoir brandit une nouvelle constitution, sortie de nulle part, en toute violation de la Constitution en vigueur, celle du 14 octobre 1992, en violation de toutes les lois de la République. A la lecture de la nouvelle constitution, il apparait clairement que tout cet imbroglio, prétendument pour faire passer notre pays le Togo, d’un régime semi-présidentiel à un régime parlementaire, présenté comme plus conforme à nos réalités et plus moderne, n’a en réalité qu’un seul objectif: consacrer le maintien d’un homme à la tête du pays, de l’Etat et de toutes ses institutions, sans passer par l’onction directe du peuple souverain », relève le parti dans un mémorandum.

Jean-Pierre Fabre et ses collaborateurs disent n’avoir pas vocation à valider « l’immoralité et l’indécence politiques » ainsi que « la culture de l’illégalité » tranquille qui gouvernent le Togo depuis plus d’un demi-siècle.

Ils soutiennent que dans le souci permanent de préserver la paix et la cohésion sociale et afin de renforcer et de faire progresser et aboutir la lutte commune, ils ont toujours fait les concessions nécessaires y compris celles qui, à l’évidence, contrarient leurs propres intérêts. Mais, l’évolution de la vie politique ces dernières années, montre que des limites sont atteintes et largement dépassées.

« Il est venu, maintenant plus que jamais, le moment de dire non et de réévaluer sans la moindre complaisance, la position à tenir, les actions à mener, dans l’intérêt bien compris des populations togolaises engagées et mobilisées. Dire non, lorsque des choses anormales se produisent du fait de ceux dont la mission premières et de veiller à assurer la cohésion sociale, en donnant l’exemple du respect scrupuleux de le Loi, notamment la Constitution en tant que contrat social qui unit les populations », informent les dignitaires du parti.

C’est alors que l’ANC estime que ça ne vaut pas la peine de siéger à l’actuelle Assemblée nationale.

« Sans aucun regret et avec tous les remerciements pour tous les appels demandant au parti de prendre la place qui est la sienne et quelle place dans la nouvelle Assemblée, l’ANC n’y siègera pas », martèlent les dignitaires de l’ANC.

Le parti rappelle que dès les lendemains du scrutin, il a exprimé son rejet total du processus électoral ainsi que des résultats qui ne reflétaient aucunement la réalité des votes.

« Nous avons la ferme conviction que les candidats proclamés élus ont été tout simplement et arbitrairement désignés, en marge d’un décompte effectif et sincère des voix. Dans ces conditions, nous pensons que la règle de la représentation nationale n’a pas été respectée. On est élu, lorsqu’on  peut se prévaloir des voix d’une fraction de la population qui vous a donné mandat de représentation. La désignation ne peut pas conférer ce mandat-là », assure-t-il.

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